LDLC Aurore, un an après

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Voilà maintenant plus d’un an que j’ai fait le choix d’acheter un ordinateur portable certes un peu cher (et dont le prix a bien baissé dans les mois qui suivaient), mais sans système d’exploitation préinstallé, afin de ne pas m’embêter et profiter directement de Manjaro Linux dessus. Et c’est un modèle assemblé et vendu par LDLC qui a été retenu. Je vous laisse relire ma description de l’époque si vous avez besoin d’un rafraîchissement de mémoire, et on s’attaque au premier vrai bilan.

Une autonomie à faire baver tout le monde

Un an après, et même si je perçois déjà le fait que j’ai légèrement perdu en autonomie (on parle d’une vingtaine de minutes), ce laptop est un chameau. Je peux bosser de manière intensive, surf, écriture, téléchargement, musique, retouche photo,  facilement pendant plus de 6h, quand il tourne écran éteint, ça dépasse les 9h facile (record à 12h). Le processeur chauffe tellement peu que je peux faire la démonstration de l’ouverture de la trappe alors qu’il est allumé, le ventilateur ne tourne pas.

Non vraiment, c’est un bonheur. Le choix d’un processeur Broadwell U, de ce côté, est un bon point. Il chauffe tellement peu qu’il est assez agréable de ne pas avoir l’impression de cuire ses cuisses après plusieurs heures allongé dans son fauteuil ou son canapé.

Une fragilité réelle

Le châssis est intégralement en plastique, l’écran est très fin, et ça a des conséquences. Déjà, l’ordinateur est reparti plus tôt cette année chez LDLC, après que l’écran aie déclaré forfait face aux faux-contacts (probablement en raison d’une souplesse assez élevée) :

Également, et ça dès les premiers jours, un des supports d’écrou de fixation a éclaté, à un très mauvais endroit, proche d’une des charnières de l’écran. Conséquence, un châssis qui s’entrouvre au coin quand on ouvre l’écran, avec des plastiques qui se tordent de manière inquiétante. Ça n’a pas été relevé par le technicien qui s’était occupé de l’écran, mais je reviendrai là dessus après. Une des vis du panneau arrière tourne dans le vide, je n’ai pas encore regardé de près pourquoi, je suppose que c’est à peu près le même délire.

Ça, c'est la situation "normale"

Ça, c’est la situation « normale »

Ça, c'est la réalité

Ça, c’est la réalité

Bref, je dois faire très attention, entre autres du fait d’une grande souplesse et d’un transport quotidien en sac à dos, il est très fréquent qu’une partie des touches du clavier, que je ne nettoie pas systématiquement après utilisation, soient marquées sur la dalle.

Un écran sympathique, mais pas extraordinaire non plus

L’écran est mat, et c’est super. Malgré tout, il n’est pas parfait. Je suppose, vu la gueule des angles de vue très mauvais (notamment verticaux), que c’est du TN. Les couleurs n’ont rien de transcendant, mais ça flashe pas non plus dans tous les coins, les gris ne sont pas verts ou rouges, de ce côté-là ça me convient très bien. Autre petit reproche, une petite fuite de lumière au bas de l’écran, rien de mortel non plus (ça se voit vraiment sur des fonds noirs, par exemple dans des films).

La luminosité est assez bonne par contre. La grande majorité du temps, je travaille au niveau minimal (ça aide aussi la batterie), et s’il y a beaucoup de soleil, à moins d’une exposition directe je peux toujours monter à un niveau où tout redevient visible, au prix évidemment d’une consommation d’énergie plus élevée.

Un SSD définitivement trop petit

120Go, c’est serré, vraiment. J’avais séparé entre 30 pour le système, 512Mo pour le swap (avec 8Go de RAM, il n’est pratiquement jamais utilisé), et le reste pour la partition /home, celle dans laquelle je bourre tout. Oui sauf que, Manjaro –et donc Arch– oblige, les mises à jour sont très fréquentes, et pour rappel on récupère les paquets complets à chaque fois. Le gestionnaire de paquets étant à juste titre friand de cache, chaque mise à jour se traduit par le stockage de toutes les versions possibles et imaginables des paquets que l’on a d’installés. Si bien que les 30Go ont déjà été remplis par le passé, et maintenant j’utilise régulièrement pkgcacheclean pour contenir la gourmandise de la bête.

Côté home, le problème se pose différemment, mais le résultat est le même : installez un ou deux jeux « costauds » sur Steam (Portal 2 fait plus de 10Go à lui seul), récupérez masse d’ISO pour un PSL, ou des vidéos YouTube pour visionnage hors-ligne, saupoudrez de machines virtuelles et c’est vite la galère (sans parler des séries, même si de ce côté-là, j’ai tellement réduit la voilure qu’il n’est pas la peine d’en parler). Si je dois procéder à des téléchargements massifs, je dois absolument m’équiper d’un disque externe, je viens d’ailleurs de faire l’acquisition d’un petit modèle 1To qui me fait apprécier l’USB3 comme il se doit.

Bref, il devrait dans un futur plus ou moins proche être remplacé pour un modèle plus généreux (si ce n’est pas déjà fait à la parution de l’article). Mais c’est le seul reproche qu’on peut lui faire, sinon, c’est du SSD, c’est du bonheur.

Un WiFi assez décevant

Pour une carte récente, Intel qui plus est, je m’attendais à beaucoup mieux. La réception est moins bonne qu’une vieille Atheros, quand il m’affiche un signal en dessous de 50% c’est plus la peine d’espérer avec la majorité des AP. Je n’ai pas de support du 5Ghz, et je n’ai d’ailleurs pas pu récupérer « la vieille Atheros » en question parce que je n’ai pas la place de l’installer. Le débit de transfert sur mon NAS, au mieux, plafonne à 7/8Mo par seconde, quand je pouvais atteindre les 10/11Mo, et quand je balance du gros, ça fait une sacrée différence sur le temps de transfert.

Bon sinon dans l’absolu ça fait pas trop mal le taf quand même, faut pas pousser. Les plus gros problèmes que je rencontre ne sont pas matériels à ce niveau-là.

Manjaro XFCE, ça a souffert

Je n’avais déjà pas été tendre avec KDE sur l’ancien laptop, et il me l’avait bien rendu, avec une migration vers KDE5 particulièrement mal gérée (comment pouvait-il en être autrement, avec des migrations « par lot » des différentes applications ?). Pour ce nouveau laptop, j’étais parti d’emblée sur XFCE. J’ai tout de suite aimé la sobriété, pas de fioritures, tout ce dont j’ai besoin est là, rien de plus, le nombre de réglages possibles est à un bon niveau sans perdre celui qui ne sait pas trop où chercher… Rien à redire de ce côté-là.

Par contre, avec le temps, plusieurs contrariétés sont venues ternir le tableau. La première, liée au Wifi, c’est NetworkManager. Il est complet, permet d’intégrer directement la gestion d’OpenVPN, c’est un beau jouet sur le papier, mais au bout de trois mois, il a commencé à faire son difficile. Exemple, lors de ma première connexion à un nouveau point d’accès, il « tourne dans le vide », semblant incapable de stocker le mot de passe qu’il m’a pourtant demandé. Contournement, je vais ajouter manuellement le mot de passe dans le fichier de configuration du point d’accès, et je redémarre NetworkManager avec systemctl. On a fait plus stable. Et c’est la même chose avec les VPN comme celui de mon boulot pour lequel je peux normalement enregistrer mes identifiants AD mais qui, une fois sur deux, ne veut pas les utiliser…

Deuxièmement, c’est Steam, que je ne peux plus lancer qu’en ligne de commandes. Avec les icônes du menu Whisker, ça ne fonctionne plus, à part m’afficher une fenêtre de mise à jour qui disparaît après la fin du défilement, et puis plus rien. Ah si, quand je relance en ligne de commandes, tous les paramètres ont sauté : langue, login/password… Bon, Steam est passé par pas mal de modifications, et comme Valve ne prend que SteamOS et Ubuntu comme bases de travail, j’arrive même pas à être plus surpris que ça. Dernier raffinement, sans raison, il « freeze » au bout d’un moment pour une raison non déterminée.

Dernier irritant en date, Firefox ne se lance plus en fenêtre maximisée, mais en une fenêtre ridiculement petite. C’est très rapide de changer ça y compris au clavier(raccourci clavier coucou ! Alt+Espace, x), mais pas moyen de lui faire retenir de nouveau qu’il doit rester « à fond ».

Une autre gêne qui s’est résolu avec le temps et les mises à jour noyau, la gestion de l’énergie. Pas de l’autonomie, ça, c’est déjà le cas, je l’ai dit, depuis le début ça fonctionne très bien. Je parle notamment de mise en veille, et donc de sortie de veille. Quand j’ai commencé à utiliser le laptop, ça ne fonctionnait tout simplement pas. Si je mettais en veille, je ne pouvais pas en sortir. Ensuite, la sortie a fonctionné, mais la carte Wifi (encore elle) restait bloquée dans un état de veille, il fallait éteindre le laptop, oui oui éteindre, puis rallumer pour tout récupérer. Pas très pratique. Il a fallu au final pas loin de 9 mois pour avoir un système entièrement fonctionnel de ce côté-là. La rançon de la fraîcheur du matériel. Je suis actuellement sur un 4.6.7, RAS sur tous les points.

Moins gênant et toujours d’actualité (j’avais déjà galéré à l’époque de KDE), le problème de l’intégration des applications utilisant différents toolkits. J’essaie au maximum d’utiliser des applications GTK pour ne pas être emmerdé, mais parfois on a juste pas le choix, comme Virtualbox qui repose sur Qt5 et qui, contrairement à VLC qui au moins arrive à reprendre le schéma de couleurs, reste désespérément blanc alors que le reste de la logithèque utilise bien le thème ARC Dark (très bon thème que je recommande d’ailleurs). Pensez quand même à utiliser le thème dédié pour Firefox, et un autre thème pour Thunderbird (j’utilise TT Deep Dark), parce que lui par contre c’est mort, c’est tout cassé, malgré le fait qu’il soit GTK.

Et d’ailleurs, grâce au merveilleux travail des développeurs de GNOME/GTK, à chaque nouvelle version vous êtes assuré d’avoir un thème cassé. Joie en la demeure.

Une expérience solide malgré tout dans l’ensemble

En dehors de ça, c’est rock-solid, je n’ai jamais eu un problème bloquant lors d’une mise à jour, aucun plantage, ou presque, avec certaines versions de noyau il bloquait parfois à l’extinction ou redémarrage, mais bref, jamais en travail. En dehors de Steam, aucun ne m’a jamais pété dans les pattes, même pas Firefox qui semble causer tant de problèmes à certains au point qu’ils basculent sur Chrome/Chromium pour cette raison. Moi j’en suis très content. Le démarrage est ultra-rapide, ça fait toujours son effet « en société », surtout avec des gens qui peinent sur un Windows avec un disque à plateaux.

Côté matos, j’ai simplement appris à être un peu plus soigneux avec le jouet, ayant été habitué jusque là à des briques qui ne bronchaient pas face aux maltraitances de ma part. Avec ma recherche d’un appareil plus petit pour les « interventions », j’ai nécessairement le même soin à envisager, si ce n’est plus.

Le dernier point : les petits bugs du support LDLC

Ce n’est pas souvent que vous me verrez critiquer LDLC. Mais au même titre que je les recommande pour leur sérieux que je pratique depuis 12 ans maintenant, je pense qu’il faut savoir aussi pointer certaines défaillances. Une en 12 ans, ça reste un bon ratio ceci dit.

Bref, je les appelle pour renvoyer le laptop inutilisable, réception par mail de l’étiquette de transport, je fais le carton un soir il part le lendemain. 48h plus tard, je m’attend à recevoir l’accusé réception d’LDLC comme ils ont coutume de le faire, rien, week-end approchant je laisse couler. Je suis obligé d’appeler le samedi d’après, donc plus d’une semaine, la madame charmante au téléphone me fait patienter deux minutes pour me faire comprendre que oui, le colis est bien arrivé le lundi, mais qu’il n’avait pas encore été traité. Elle est confuse que je n’ai pas reçu à minima l’accusé réception, me promet de pousser au cul (on est samedi, y’a pas de techniciens), et m’invite à rappeler la semaine d’après si ça traîne encore.

Le lundi matin, je reçois un mail pour me dire que mon colis est pris en charge, et vingt minutes plus tard, un mail pour me dire qu’il était prêt à m’être renvoyé, avec la dalle changée. Comme quoi, j’avais pas trop mal merdé mon diagnostic non plus. Au passage, j’ai oublié de mentionner un très bon point, ils ont accepté que je renvoie l’appareil sans le disque dur, en effet en bon feignant rien n’est chiffré par défaut, et je me voyais mal tout laisser entre leurs mains. C’est tellement rare que je tiens encore à les remercier pour ça.

Bref, je reçois la bête deux jours plus tard, l’écran est effectivement neuf, nickel. Oui mais, car il y a un mais, je remarque que l’écran ne s’éteint plus quand je referme le capot. Au début je pense à un bug de Manjaro (un de plus), mais non, en fait il manque l’aimant dans l’écran pour le capteur de fermeture ! Bon ben c’est pas grave, de toute façon, l’écran ne reste allumé que deux minutes, ça tuera pas l’autonomie. Oui parce que je ne met pas l’ordinateur en veille en fermant l’écran, je trouve ça pénible de l’interrompre quand il peut encore travailler si on le tient fermé dans sa main (en changeant d’étage chez soi par exemple). Mais c’est un raté assez dommageable de la part du support, d’autant plus que comme indiqué plus tôt, je suis surpris qu’il n’aie pas essayé de réparer l’écrou pété puisqu’il a bien fallu passer dessus en démontant la bestiole.

Mention spéciale aussi au fait qu’il est toujours facile de les avoir au téléphone. Bref, du chaud et du froid à souffler pour mon premier gros dossier avec eux, le précédent concernant le routeur attaqué par la foudre ayant été traité avec une rapidité particulièrement agréable pour une plateforme de vente en ligne, si la téléportation des colis était possible ils vous régleraient les problèmes dans la journée au lieu de cinq (avec quatre d’aller-retour postier).

À conseiller ou pas alors ?

Quand j’ai évoqué mon choix d’LDLC avec des intervenants au Premier Samedi du Libre (coucou Jean-Philippe), plusieurs personnes ont tiqué sur le manque de qualité. En effet, on voit que la finition n’est pas toujours heureuse, l’assemblage parfois hasardeux, merci les plastiques, et apparemment c’est une critique récurrente. LDLC ne les conçoit pas eux mêmes de bout en bout, ils se reposent sur des châssis Clevo (affichage cassé chez moi à cause de CloudFlare) avec lesquels ils proposent des configurations complètes préassemblées. La critique serait alors à porter en premier lieu à ce fabricant, malheureusement avec peu de concurrence sur ce secteur difficile de faire son gros difficile.

On a par contre le choix d’avoir sa machine sans OS, pratique quand on ne veut pas de celui vendu avec la majorité des machines du marché, et pour lesquelles la Cour de Justice de l’Union Européenne vient de sacraliser la vente liée, avec tous les problèmes que ça pose (OS impossible à remplacer en cas de dysfonctionnement, les constructeurs se permettant de plus en plus d’imposer celui livré d’origine…). Car oui, j’ai fait le choix de Linux, mais vous pouvez faire le choix de refuser Windows 10, ce qui est pratiquement impossible sur la majorité des marques du marché, car là aussi, les fabricants sont très fortement poussés/payés pour imposer l’aspirateur à données de Microsoft, jusqu’au fabricants de CPU qui indiquent ne pas vouloir supporter leurs dernières architectures sur les versions anciennes de Windows pourtant toujours supportées (on parle ici principalement de gestion d’énergie, évidemment ça reste des CPU x86_64 hein).

Dans l’absolu, comme je conseille toujours de garder la plus grande maîtrise sur ses outils informatiques, je dirai oui, évidemment, quand même, ne serait-ce que pour faire en sorte de continuer à disposer d’un choix, l’achat permettant de valider ce modèle économique. Cependant, c’est un choix qui n’est pas exempt de concessions (prix, finition, niveau technique), tout comme le fait d’acheter une machine avec un Windows 10 imposé vous demande de concéder vos données personnelles à Microsoft, puisque maintenant vous n’avez plus le choix.

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Maxeric
08/10/2016 23:42

Bonsoir,

même problème que toi avec le châssis, du même côté (le pas de vis s’est cassé, le châssis s’entre ouvre quand j’ouvre l’écran…).

Plopi
Plopi
17/12/2016 18:14

Bonjour, j’ai exactement le même problème que toi au niveau de la charnière du Aurore, est-ce que tu l’a réparé depuis ? Si oui, comment ça a été fait et combien ça t’as coûté (sav ou réparateur autre) ? 🙂