Récupérer de l’espace disque sous Linux

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J’allais faire un article « multi-plateformes » pour 2015, mais si vous êtes sous Windows, mon article d’Octobre 2013 est toujours d’actualité (même avec Windwows 8.1, sisi). Par contre, je n’ai pas encore abordé le cas sous Linux, car oui, on peut aussi saturer des partitions dans le congélateur. Et il faut bien le dégivrer de temps en temps. On va voir que les sources d’embonpoint sont aussi multiples chez les manchots.

Revoyons tout de suite les pistes d’amélioration sous Windows : programmes inutiles, fichiers temporaires, mises à jour système, fichier d’échange/hibernation, et ensuite, fichiers utilisateurs gourmands (tipiak toussa). Eh ben finalement, c’est presque pareil sous Linux, à quelques exceptions près.

En effet, on n’abordera pas la question du fichier d’échange, tout simplement parce qu’on s’embête pas avec un fichier, on en fait carrément une partition spéciale. On est comme ça, nous. Par contre, on va aborder la question des logs, même si leur gestion est en train de changer légèrement avec l’expansion de systemd dans nos machines. Allez, sans plus de chichis, c’est parti.

Programmes inutiles

L’idée est la même que sous Windows : si un programme ne vous sert pas, vous pouvez le supprimer pour gagner de la place. Les options pour supprimer un programmes peuvent être nombreuses, et sous Linux, graphiques ou bien en ligne de commande. Dans ce cas, il sera nécessaire, si le logiciel a été installé à partir des dépôts, de connaître le nom du paquet. Et si vous voulez tout effacer, y compris les fichiers de configuration (ce qu’apparemment on ne sait pas faire sous Windows…), vous pouvez « purger » les fichiers de configuration à la volée, ou après coup, exemple sous Debian (rc signifie supprimé mais reste les fichiers de conf) :

Il existe aussi ce qu’on appelle des paquets « Orphelins », ceux qui ne sont là que pour servir de dépendances, mais qui ne servent à rien si les logiciels en dépendant sont absents. Chaque gestionnaire de paquets a sa méthode pour les supprimer :

Sous Debian, vous pouvez installer l’utilitaire deborphan qui permet d’aller plus loin dans la détection qu’autoremove.

Le cas particulier des fichiers temporaires

Sous Windows, il existe une variable d’environnement pour définir le ou les emplacements où placer les fichiers temporaires, et l’utilitaire de nettoyage permet de tous les nettoyer. Sous Linux, on utilise habituellement le dossier /tmp, et celui-ci peut prendre plusieurs « formes », et ce avec le même chemin :

  • un dossier classique de la partition système « /« 
  • une partition « physique » sur le disque
  • un espace « virtuel » en RAM, avec le système de fichiers tmpfs spécialement adapté à cet usage

Pour savoir quelle méthode est utilisée par votre machine, une simple commande suffit, le résultat dépendra de la situation (résultats tronqués, le nombre de ligne dépend de votre système) :

Si vous n’avez rien, c’est que /tmp est un dossier « standard » de la partition système.

Chaque méthode a ses avantages et inconvénients. La partition séparée permet de s’assurer que le système ne sera pas bloqué en cas de saturation, l’espace virtuel permettra de gagner pas mal de temps grâce à la rapidité de la mémoire vive, au prix d’un espace restreint à la quantité disponible. Si vous n’utilisez que du paquet binaire, vous êtes plutôt tranquille, mais si vous êtes adeptes de compilation de sources « à la main » ou par exemple au travers d’un utilitaire comme Yaourt, la taille du logiciel pourrait poser problème.

Dans les deux premiers cas, pour gagner de la place, il suffit de supprimer, avec les droits administrateurs, le contenu du dossier, en s’assurant qu’il n’y a rien qui cherche à y accéder évidemment (encore que vous savez les récupérer maintenant) :

Vous pouvez également nettoyer le dossier « virtuel » si vous êtes dans ce cas-là, mais sachez que de toute façon, il est « vidé » à chaque redémarrage/extinction de votre machine. Ça peut tout de même dépanner en cas de ralentissement et qu’on veut éviter d’avoir à redémarrer la machine.

Les mises à jour système ?

En effet, si on regarde de plus près, ça s’apparente au mécanisme de Windows Update. La plupart des gestionnaires de paquets conservent une copie des paquets téléchargés/installés au fur et à mesure des installations et mises à jour des différents composants. Ce cache local peut très vite prendre une place assez conséquente, au point que j’ai déjà du le nettoyer sur ma propre machine, dont la partition système est assez restreinte (il faut dire, un SSD de 120Go, c’est un exercice à gérer au quotidien).

Pareil, pour le nettoyer, pas besoin de chercher le dossier à la main, il suffit de faire appel au gestionnaire de paquets avec les options qui vont bien :

Attention, à l’image du nettoyage des mises à jour de Windows Update, il sera impossible de revenir en arrière après suppression, car les dépôts ne disposent que de la dernière version possible des paquets.

Les logs

Pour ceux qui n’en ont pas encore beaucoup entendu parler, les logs sont les journaux de vos applications, des fichiers dans lesquels ils enregistrent leurs activités. Par exemple, un serveur web Apache enregistrera son activité classique dans un fichier access.log, les erreurs de toutes sortes dans error.log. Et beaucoup d’applications procèdent de même, ce qui rend plus facile l’identification d’un problème et donc sa résolution. À l’image de /tmp, la quasi-totalité des logs se trouvent dans le dossier /var/log avec parfois un dossier par application. Sous Debian Wheezy, les logs sont « archivés » tous les matins à 6h25 par défaut pour les logs système, et compressés. Mais plus on a d’applications qui enregistrent, plus on a de journaux, et plus une application est bavarde, plus les journaux sont gros (ça peut être le cas d’un serveur MariaDB avec les logs « binaires » activés). On peut donc saturer une partition système assez aisément si on n’y prend pas garde.

Pour faire le ménage, on a plusieurs choix. Le plus simple est de supprimer les archives les plus anciennes. Pas compliqué, plus le nombre « suffixe » est élevé, plus l’archive est ancienne. Et on peut de toute façon « limiter » le nombre d’archives maximales à garder, en modifiant le fichier /etc/logrotate.conf, ou dans les différents fichiers du dossier /etc/logrotate.d, par exemple, rsyslog :

En modifiant le chiffre après rotate, qui indique le nombre d’archives à conserver (les plus anciennes étant écrasées), et daily, qui peut être changé pour weekly, voire monthly, on peut ajuster le nombre d’archives et leur fréquence de création.

D’autres, notamment sur serveur, déplaceront le contenu dans une autre partition, et feront un lien symbolique pour ne rien casser (et plus transparent que de modifier toutes les configurations d’applications).

Les fichiers persos

Si vous faites les choses bien, vos fichiers personnels sont tous rangés dans votre dossier utilisateur, /home/seboss666 dans mon cas. Sous Windows, j’utilisais WinDirStat pour identifier les dossiers/fichiers qui prennent le plus de place. Sous Linux, plusieurs utilitaires pratiquement identiques existent, mais malgré mon penchant pour le monde Qt/KDE, c’est un utilitaire « GTK/Gnome » que j’ai retenu et que j’utilise régulièrement : GDMap, disponible dans les dépôts de votre distribution préférée.

espace-disque-gdmap

Son fonctionnement et la représentation des fichiers est analogue à WinDirStat, seul l’arborescence manque à l’appel pour disposer des chiffres. Mais visuellement, c’est pareil : plus un carré est gros, plus ça pèse lourd sur la partition, et les fichiers sont identifiés selon leur type avec des couleurs (gris par défaut), avec un effet de relief pour marquer le fait qu’ils sont dans un même dossier, ce qui permet d’identifier aussi les gros dossiers remplis de petits fichiers (admirez mon dossier mail d’1Go sur la capture).

Des trousses à outils pour tout faire

J’ai assez de mal à conseiller des outils multi-fonctions, y compris sous Windows, car je préfère savoir et comprendre ce qui se passe, ce qu’on fait exactement en « nettoyant » une machine. C’est plus rageant surtout quand on sait pourquoi on a fait une erreur… S’il devait y en avoir un, je proposerais FSLint, que je compte vous présenter dans un prochain article sur la suppression de doublons, pour sa partie Linux.

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LouLeGrain
LouLeGrain
11/01/2015 17:46

Il y a aussi Baobab pour repérer des dossiers un peu dodus, par défaut dans ubuntu.

Seboss666
12/01/2015 00:44
Répondre à  LouLeGrain

En effet, merci pour l’info (je n’utilise pas Ubuntu, sympa de le savoir présent d’emblée). Mais je trouve cette présentation circulaire peu claire par rapport à une grille rectangulaire proportionnelle (au moins, tous les fichiers ont « la même forme »). Il existe un outil similaire sous KDE également, avec une représentation proche. Aussi, quand j’ai écrit cet article j’ai pensé à ceux qui justement viennent du monde Windows (ou qui hésitent encore), qui auraient éventuellement lu l’article d’origine auquel je fais référence, et qui auraient encore besoin de trouver quelques marques ou outils équivalents. La présentation de GDMap est très proche… Lire la suite »

LouLeGrain
LouLeGrain
12/01/2015 23:22
Répondre à  Seboss666

Au cas ou, une seconde présentation a été faite, un peu similaire et plus claire pour moi. 🙂 On dirait qu’ils avaient anticipé ^^
C’est vrai que parfois il faut être motivé quand on cherche un programme qui nous convienne, j’ai moi même du tester quelques logiciels de montage avant de tomber sur Kde’n’live …

Seboss666
13/01/2015 00:51
Répondre à  LouLeGrain

Si tu viens de découvrir KDEnlive, tu as eu de la chance, l’été dernier lors de la sortie de la dernière version ils avaient viandé le fichier de trad fr, on avait un logiciel avec du russe, de l’anglais… Pas pratique pour bosser. Mais c’est réglé depuis 🙂

Je vais d’ailleurs devoir le remettre à contribution très prochainement, puisque je vais devoir capter l’audio à part pour mon tuto sur les filtres Thunderbird (#spoiler) 🙂