Mon NAS, qu’il est bien pour stocker mes données

closeCet article a été publié il y a 6 ans 6 mois 1 jour, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

J’ai d’abord présenté l’organisation que je comptais appliquer à mes sauvegardes, du moins la partie locale, et j’avais dit que j’évoquerai le NAS dans un billet dédié. Voici donc ledit billet, pour lequel la faute de grammaire est volontaire et je vous laisse chercher la référence 😛

Non, je n’ai pas remonté un NAS maison

L’itération originale de mon stockage réseau, à l’époque ou j’habitais encore avec ma très chère mère, était fabriqué maison avec en grande partie des éléments « recyclés » (boitier, CPU, RAM, Alim, Carte mère, disque système). Il a servi vaillamment pendant plusieurs années, avant qu’un gros souci avec le RAID5 mette un point d’arrêt à son fonctionnement (deux disques non reconnus sur trois, c’est un peu disqualifiant). Peu après mon arrivée chez LinkByNet, j’ai remis en place un petit Synology DS216j avec deux disques de 2To en RAID1 pour les besoins de ma maman. De mon côté j’ai survécu comme j’ai pu, avec disques durs externes, disques durs internes…

Mais pas de sauvegardes en tant que tel, et un SSD tout neuf qui m’a lâché en début d’année qui m’a vacciné. J’ai encore joué avec le feu pendant quelques mois pour me décider, et les premières briques sont maintenant en place après avoir tâtonné sur quelques points.

Le châssis : c’est pas un Synology !

Je ne suis pas parti sur un microserveur HP ou un nouveau bousin fait maison comme mon Pimousse. Et ce n’est pas non plus un Synology, non pas que je sois mécontent des prestations de celui de ma maman, mais les tarifs des modèles pouvant accueillir quatre disques sont un peu dissuasifs. Je me suis tourné vers Asus pour le coup, à la fois pour le prix et aussi pour le design. Oui, le fabricant historique de cartes mères pour PC s’est largement diversifié au fil des années pour couvrir toute une gammes d’appareils, dont les NAS via la gamme Asustor. Et c’est le modèle AS-1004T qui a retenu mon attention.

Pour commencer il est joli, du moins selon mes critères, et croyez-moi, quand vous allez devoir l’exhiber dans votre salon en permanence, c’est important. Les diodes sont discrètes (encore plus que prévu j’y reviendrais), et sur le papier la prestation offerte est tout à fait correcte pour le prix, parce qu’il y a une différence de près de 100€ avec les équivalents quatre baies chez beaucoup de concurrents.

Le montage des disques est assez trivial, les vis sont serrables à la main (sauf quand on a des trop gros doigts, ce qui est mon cas), avec une entretoise discrète en caoutchouc qui sera, je l’espère, efficace pour amortir les quelques vibrations qui pourraient se faire sentir. Bref, pas chiant, les amateurs de tiroirs amovibles pour un changement à chaud devraient se rappeler qu’il ne va pas être si sollicité que ça, et que si besoin d’intervention, ce qui n’arrivera pas souvent, l’éteindre pour l’ouvrir ne sera pas une catastrophe.

Pour l’instant le ventilateur est quasiment inaudible, ceci dit à date il ne souffle que sur un seul disque, donc à voir quand les 4 seront de la partie.

L’interface : c’est pas du Synology (et ça se sent)

Les interfaces modernes des NAS ont acquis des capacités nombreuses, visuellement agréable la plupart du temps, mais la mise à jour en temps réel de certaines informations rend le tout assez lourd, et si Synology ne s’en sort pas trop mal globalement, c’est moins le cas pour certains menus d’ADM (c’est son petit nom chez Asus) qui souffrent de lenteurs presque inacceptables, comme l’explorateur de fichiers que j’ai finalement très vite arrêté d’utiliser pour me tourner vers le NFS; elle reste malheureusement presque indispensable pour faire des transferts depuis un support USB connecté en face avant vers un des volumes du NAS.

Les menus sont aussi moins évident à identifier, la gestion des utilisateurs et des partages étant les premiers qu’on cherche à utiliser, j’imagine qu’on finit par trouver ses petits avec le temps, mais le premier contact est pas super intuitif. Dommage, une fois les sections identifiées chaque page est pour le coup assez complète, claire, bien organisée, je n’ai pas vraiment eu d’autres reproches à faire pour l’instant.

Petit bonus, j’ai découvert que l’on pouvait contrôler pas mal d’aspects matériels du bousin : niveau de vitesse du ventilateur (j’ai collé sur bas, ce qui peut expliquer le niveau sonore que j’obtiens), et une chose très appréciable quand vous dormez dans la même pièce : le contrôle des leds, aussi bien de la carte réseau que de la façade avant : le niveau de luminosité est paramétrable, et il y a même un mode nuit que vous pouvez activer manuellement ou planifier selon vos horaires ! Fini les sapins de Noël dans le noir 🙂

Un gros point noir par contre, c’est la possibilité de notification par mail lors de la création d’un nouvel utilisateur : le mot de passe est reçu en clair ! Allo ? On est en 2017 les gens de chez Asustor, faut se réveiller, même sur un appareil à ce prix, la sécurité ne devrait pas être aussi affreuse. Je ne parlerai pas de l’offre logicielle installable en sus, je n’ai pas encore pris le temps de me pencher dessus longuement, sachant que c’est vraiment le stockage qui m’intéresse avant tout…

Dernier point à mentionner, comme d’habitude les assistants d’installation (ne serait-ce que pour identifier le NAS à sa première connexion, avant de fixer l’adresse IP) ne sont pas disponibles sous Linux. Je suis passé par l’interface web du Freebox Server pour récupérer l’IP du bail DHCP avant de faire mes affaires directement via l’interface web, une manipulation qui n’est pas à la portée de tout le monde, surtout avec des box moins accessibles (Orange entre autres). Ceci dit, pour la première installation l’assistant qui tourne dans un navigateur est un guide plutôt correct, il procède même directement aux mises à jour; soyez patient par contre si vous n’avez pas un débit confortable.

Le choix du disque : Red is dead

En effet, contrairement à la plupart des personnes qui choisissent, certainement à juste titre, des modèles Western Digital « Red » qui sont optimisés et pensés pour fonctionner 24/7 dans des NAS, leur tarif, surtout passé les 3To, est assez rédhibitoire. Et je cherchais à m’équiper en modèles de 4To. En demandant de l’aide aux copains sur Telegram, j’ai été orienté vers Seagate, qui propose logiquement lui aussi des disques spécialisés pour les NAS : les « Ironwolf ». Un peu ronflant comme nom, mais c’est pas l’essentiel.

Pour le prix d’un 3To chez WD, j’ai donc un modèle 4To dont les plateaux opèrent à 5900 tours par minute chez Seagate (contre 5400 chez WD), avec les mêmes garanties sur la fiabilité du fonctionnement. Et il faut dire que pour l’instant, bien que je n’en ai pris qu’un seul, je n’ai pas vraiment à me plaindre du dégagement de chaleur, du bruit, ou des performances qui sont de toute façon limitées par l’interface utilisée pour le transfert, que ça soit USB3 ou Gigabit Ethernet.

Des performances plus que correctes pour l’instant

Mon premier test a consisté à transférer les données d’un disque dur externe d’1To en USB3 autoalimenté via la prise en façade. Résultat : ~75Mo en écriture en moyenne, sur un disque simple donc, le transfert étant lancé via l’interface web. Via Ethernet, j’ai testé avec mon gros PC de jeu, et le résultat est à peu près équivalent en SMB.

Pour le prix, on est donc vraiment bien servi, à voir quand le RAID sera de la partie, parce qu’il va nécessiter un surplus de calcul pour la parité, parité qui permettra de perdre un disque sans perdre de données, ce qui laisse le temps de le remplacer. Le SoC dans l’absolu n’est pas un foudre de guerre, il est refroidi passivement (d’ailleurs on peut voir apparaître le radiateur quand on ouvre pour installer les disques), donc ça pourrait jouer un rôle.

Une installation à conseiller ?

J’attends de voir avec un peu plus de temps et la multiplication des pains des disques, mais au moins pour les disques durs, pour l’instant il me semble que l’Ironwolf est une bonne alternative au Red qui semble être LA référence que tout le monde ressort à tout bout de champ. Pour le NAS lui-même, je suis un peu plus dubitatif, l’interface est brouillonne, à la limite pour un technicien prêt à fouiller les menus pourquoi pas, mais pour une personne moins à l’aise, il y a des chances que je continue de conseiller plutôt un Synology dont l’interface est peut-être un peu plus lourde, mais on cherche moins après des fonctions de base qui ne seraient pas nécessairement regroupées logiquement.

Un des avantages qu’il a est qu’il supporte facilement la migration d’un RAID1 vers un RAID5, je vais donc pouvoir facilement étaler l’achat de mes disques, pour éviter une mauvaise surprise 🙂

Je m’en accommoderai de toute façon, mais je ne pense pas qu’à moi (comme pour les outils de sauvegarde). Et comme peu de personnes font l’effort de chercher, moins on leur en fait faire, plus ils seront prêt à accepter d’utiliser ce type de solutions.