J’ai testé pour vous : Dance Central 2

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Les vacances de Pâques ont été l’occasion de passer deux semaines en compagnie de ma nièce de 15 ans venue se décrasser les poumons et l’esprit loin de sa ville de Reims. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le dépaysement a été valable dans les deux sens. Et à cette occasion, comme je dispose d’un Kinect sur Xbox 360, j’ai été soumis à l’horrible torture que sont les jeux de danse, et dans le cas présent Dance Central 2. Pourquoi j’en parle ? Parce qu’au final, il m’a agréablement surpris.

Je m’excuse par avance, mais vous n’aurez pas de cliché provenant de mon salon, et encore moins de vidéo. Oui vous êtes déçu, mais vu le niveau minable auquel j’évolue, c’est bien mieux pour vous (et pour moi aussi évidemment). Il y a des gens bien plus doués que moi qui se sont probablement filmés en train de jouer. Et des gens moins doués aussi, c’est certain.

Petit rappel sur le Kinect

Pour les gens qui ne connaissent pas bien Kinect, c’est un dispositif qui s’apparente à une webcam dopée aux amphétamines et à l’infra-rouge qui se charge de détecter votre corps et d’en faire quelque chose d’utilisable dans un jeu, ou dans l’interface même de la Xboite. Elle est également dotée d’un micro qui doit permettre un contrôle vocal à base de commande « Xbox, fais le café » (j’ai testé, celle-ci en particulier ne fonctionne pas).

Bref, plus besoin de manette pour jouer. Si l’intérêt est limité pour un jeu de tir à la première personne, d’autres utilisations, comme en l’occurrence la danse qu’on va aborder dans les prochains paragraphes, sont possibles. Et le bousin est suffisamment balaise pour détecter deux joueurs l’un à côté de l’autre.

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Par contre, petits salons s’abstenir : pour un grand gaillard comme moi (1.90m), même à près de 2,50m j’avais du mal à entrer en entier dans la fenêtre du jeu qui montre votre silhouette. Et lorsque vous devez lever les bras bien haut, ben les miens étaient coupés. Ça m’a permis entre autres de faire jouer la mauvaise foi sur le score minable que je faisais généralement face à ma nièce 🙂 Mais bref, pour profiter du Kinect, il faut de la place. Et une pièce bien éclairée. J’ai pu constater des écarts de précision entre une partie en pleine journée et le soir, une fois le soleil couché. Et ce, malgré le capteur infra-rouge.

Dance Central 2, dit le tueur de graisses

Parlons donc plus particulièrement du jeu. Il vous propose de reproduire des chorégraphies sur une série de chansons. Les chansons sont réparties en fonction d’une difficulté globale, et trois niveaux proposent des mouvements de plus en plus complexes, le plus ardu des niveaux permettant de s’approcher pas mal de vrais mouvements des chorégraphies originales. Le jeu de base propose une quarantaine de chansons. Comme on peut s’en douter, métalleux s’abstenir. j’ai donc du atteindre un niveau de tolérance auditive insoupçonné jusqu’ici. Donc, majoritairement hip-hop, dance… Parmi deux « gros » morceaux, on notera Yeah de Usher et Born This Way de lady Gaga. Et du Ozone. Oui, les roumains à chemises pastel. « La direction décline toute responsabilité… »

L’interface est plutôt bien pensée, même si vraiment sensible à mon goût. Elle se pilote avec les deux bras, majoritairement le droit qui permet de naviguer dans les différents menus. Un mouvement de droite à gauche valide la ligne sur laquelle on se trouve, et on bouge le bras en haut ou en bas pour changer de ligne. Bref, c’est très facile à « prendre en main », à tel point qu’une fille de huit ans qui n’a pratiquement jamais joué face à Kinect a compris très vite.

Visuellement il faut aimer le fluo. Beaucoup. Tout est rose, jaune, bleu, vert, le tout avec un fond noir. On a l’impression d’une boite de nuit des années 80 surchargées aux néons de couleurs. Ceci dit, une fois en piste, c’est bien moins flagrant, les danseurs à l’écran sont présentés dans des décors fictifs : métro, plage, pistes de danse… Bref, il n’y a vraiment que dans les menus que ça pique les yeux.

Il n'y a pas que l'interface qui est moche sur cette photo :)

Il n’y a pas que l’interface qui est moche sur cette photo 🙂

Il est possible de jouer seul ou à deux, ceci avec toutes les chansons, dans tous les niveaux de difficulté. Personnellement, avec les soucis de place dans le salon, nous avions opté pour du solo, que nous effectuions tour par tour. Le Kinect de toute façon détectait le changement de joueur (pas difficile entre un nounours d’1,90m et une crevette d’1.56m) et l’affichait dans l’encart silhouette. Mais il est carrément possible pour un deuxième danseur d’entrer en piste pendant le morceau, ce n’est pas un problème. Le jeu gère très bien.

Un jeu dense, mais qui vous aide à progresser

Fort heureusement, vous n’est pas directement lancé dans le bain. Vous pouvez d’abord vous entraîner, soit sur la chanson complète (découpées en étapes), soit sur des parties et mouvements spécifiques. C’est particulièrement pratique car ça permet aussi de se familiariser avec l’interface en jeu, qui non seulement vous montre un danseur qui effectue les mouvements, mais aussi sur le côté l’enchaînement des mouvements à réaliser au fur et à mesure.

Pour vérifier qu’on fait bien notre travail, un léger halo rouge s’active autour des parties du corps du danseur quand la partie correspondante de notre corps ne correspond pas assez. Pour le savoir plus en détail, comme j’ai dit un encart en haut à droite permet de voir votre propre silhouette. Et le mouvement est validé par un cercle autour des pieds du danseur qui s’ouvre de plus en plus, un résultat « magnifique » donnant le meilleur score au mouvement.

On voit bien le halo rouge qui dit que le monsieur de droite est mauvais...

On voit bien le halo rouge qui dit que le monsieur de droite est mauvais…

Je conseille d’être vraiment attentif, car il est aisé de se faire piéger, ou de penser qu’on a le bras dans la bonne position alors que ce n’est pas le cas, ou de se retrouver légèrement en avance ou en retard sans comprendre pourquoi le jeu vous dit que vous avez faux. Bref, il vaut mieux s’entraîner avant, car le jeu ne pardonne pas. Et là, on arrive au point qui m’a vraiment surpris, la détection des mouvements.

Ce Kinect voit tout, ou presque

C’est pas compliqué, je me sers très peu du Kinect, car jusque-là, je n’ai joué qu’à des jeux qui demandaient quand même quelques réflexes, alors qu’il existait toujours un décalage plus ou moins grand et donc un rendu assez minable, si on ne prend pas soin d’anticiper.

Et pourtant, je ne prend pas beaucoup de risque en affirmant que Dance Central 2 représente haut la main ce qu’on peut faire de mieux avec le Kinect. Si vous n’êtes pas dans le mouvement, vous êtes sanctionné. Si vous n’êtes pas en rythme, vous êtes sanctionné. Et le tout sans retard à l’allumage comme on dit. Le niveau de détection et surtout de réactivité est très, très bon. Moi qui ai la souplesse d’un balai à chiotte, j’ai pu constater que oui, je ne pliais pas assez les genoux sur certains mouvements, que oui, si j’ai raté une première fois, c’est que j’ai démarré trop tard, que oui, je ne lève pas la main assez haut, que oui, je me plante carrément de bras dans ce mouvement…

Le jeu n’est pas non plus trop punitif, si plus de la moitié de votre corps se retrouve dans le schéma du mouvement, vous aurez forcément au moins un score « joli » sur celui-ci (en vert), toujours si vous êtes dans le rythme. Donc même sans avoir la posture parfaite, vous pouvez taper du score. La preuve, en niveau débutant sur Usher (qui lui est loin d’en être un), j’ai pu battre ma nièce ! Je me suis vite fait laminer en niveau intermédiaire, mais c’est pas important… Enfin si, car plus le niveau augmente, plus le jeu est exigeant sur vos mouvements. Le tout allié au fait que les-dits mouvements deviennent plus nombreux et plus complexes. Couplé à une détection sans faille ou presque (qui peut être influencée par la lumière, mais je crois que je l’ai déjà dit).

Bref, un bon moment à passer à plusieurs

Quand on fait abstraction des goûts musicaux (avant d’avoir un Dance Central Hard Rock édition avec du headbang, du braveheart et du circle pit), c’est un réel plaisir de bouger son boule devant sa télé, et de se voir justement récompensé pour ses efforts. C’est encore plus drôle si on ne cherche pas la perf’ ultime, mais qu’on se concentre sur la prestation de ses camarades. avec un bémol ceci dit : prévoir que son ballon d’eau chaude est plein, parce que ça fait transpirer ces jeux-là, et donc, une bonne douche s’impose après. Surtout pour un nounours de près de 120kgs comme moi.

Mais je vous conseille vraiment, si vous avez une Xbox 360 et un Kinect sous la main, de vous pencher sur ce jeu. Ou les autres de la série d’ailleurs, car au final, 3 titres sont sortis jusqu’ici. Je n’ai pas regardé de près si d’autres chansons pouvaient être achetées en DLC, ni à quel prix. La tracklist propose une bonne fournée de titres, mais beaucoup sont inconnus par chez nous. Cela a probablement influencé ses ventes (le jeu est sorti en 2011); je n’en sais rien, je l’ai trouvé à 10€ en occasion au Micromania le plus proche de chez moi. À 35 kilomètres donc.

Le jeu a donc déjà trois ans, et avec une Xbox One fraichement sortie dopée au x86, un Kinect 2.0 toujours plus précis et maintenant obligatoire, cela laisse augurer du bon pour les amateurs de jeux de danse, et on s’imagine déjà s’approcher toujours plus des mouvements d’origine des chorégraphies (certains sont vraiment complexes). Bientôt, un simple doigt mal plié vous fera perdre des points 🙂