Contribuer, oui, mais comment ?
C’est une question que je me pose de plus en plus à mesure que je rencontre des gens et des projets qui m’intéressent particulièrement. Et le billet d’aujourd’hui est assez général au final, même si je vais beaucoup exposer des éléments liés au logiciel libre et ses valeurs. Donc ne vous sauvez pas dès que je vais causer de Linux (sinon vous ne dépasserez pas cette introduction), vous verrez qu’il y a forcément réflexion pour vos propres centres d’intérêt. Car même sur des projets « techniques » (un logiciel libre qui vous rend service par exemple), il n’y a pas besoin d’être calé (parfois une langue suffit) pour participer à faire vivre ce projet.
Se poser une limite
Je sais que c’est méchant de dire ça, mais donner du temps pour d’autres ne doit pas non plus se faire au détriment de votre propre vie, même si votre contribution participe à votre bien-être. Il est important que vous soyez capable de dire à un moment donné « ça me plaît, mais j’aurai pas le temps ». Le risque, c’est de vouloir faire trop de choses et au final de ne rien faire d’efficace.
C’est vraiment une chose importante. Ceci dit, si vous pensez que vous serez plus utile sur un projet qu’un autre, il ne faut pas non plus avoir peur de vous y intéresser. Cela vous permettra de faire le point, un comparatif réel, et pourquoi pas de changer un peu d’air, ce qui ne fait jamais de mal 🙂
Parler du projet autour de vous
C’est aussi bête que ça, parler d’un projet, c’est déjà y participer, dans la mesure où rien qu’avec cette parole, vous pourrez titiller l’intérêt d’autres personnes qui s’impliqueront peut-être grâce à vous ! Même si vous ne participez pas activement mais que vous connaissez bien le projet, vous pouvez guider les gens vers les bonnes personnes à contacter, les sites web à visiter, les lieux où se rendre quand c’est possible, les mailing-lists (vieux barbu inside) sur lesquelles s’inscrire, les comptes de réseaux sociaux à suivre…
Aussi bête que ça : je suis allé à l’Ubuntu Party de Paris au mois de Novembre dernier, j’en ai fait un retour sur deux jours, alors même que je ne connaissais personne de l’association, juste parce que je pense qu’il faut en parler (et aussi du fait que ça existe aussi en dehors de Paris, mais j’en parlerais un autre jour). Et ils me l’ont bien rendu, je fais partie des meilleurs liens sur le Reddit de la communauté (sur le dernier mois), ils ont même parlé de moi dans leur premier Podcast, c’est super cool de leur part 🙂
La contribution financière
Wikipedia, April, Quadrature (la bannière sur le côté vous le rappelle), et autres associations ont besoin non seulement de bras, mais aussi de sioux. Si vous voulez soutenir des personnes qui font du bien autour de vous, mais que vous n’avez pas le temps de vous joindre à eux, quelques deniers de votre part suffiront à les rendre un peu plus heureux et motivés pour continuer dans leur voie. Paypal (ponctuel ou régulier), crowdfunding sous différentes formes (Tipeee/Patreon, Ulule/indiegogo), un bon vieux chèque à l’ancienne pourquoi pas, bref, les moyens sont nombreux de nos jours.
Évidemment, je ne vous demande pas de financer TOUS les projets. Vous pouvez donner un petit peu d’argent à un groupe restreint de structures (en plus, c’est déductible des impôts), et vous reprenez le point précédent, la communication, si ça se trouve, quelqu’un donnera un peu de brouzoufs à votre place, et votre mission sera remplie 🙂
Il y a un dernier truc auquel je ne pense pas assez souvent, mais qui semble faire son bonhomme de chemin en ce moment : les liens d’affiliation. En gros, depuis le site d’une personne que vous souhaitez soutenir, vous cliquez sur un lien, mettons Amazon, vous commandez dessus, un petit pourcentage de la commande est reversé à la personne qui tient le site sur lequel vous avez cliqué au départ. Julien Doclot, NowTech.tv (qui font des tests tech super, même si c’est des fans d’Apple y’a de l’Android aussi !), et certainement d’autres, proposent ce type de lien. Ça ne change rien pour vous, le prix sera toujours le même, mais à l’instar de Paypal qui se sert sur la transaction quand vous payez avec, là, c’est l’affilié qui miam un peu grâce à vous 🙂
La documentation/traduction
Vous aimez un logiciel, vous savez super bien l’utiliser, vous voulez participer sans forcément avoir les moyens techniques de mettre les mains dans le cambouis. Qu’à cela ne tienne, aidez les autres à s’en servir en écrivant dessus, ou en tournant des vidéos ! Que ce soit la documentation officielle, sa traduction (beaucoup ne disposent pas d’autres langues que l’anglais pour leur documentation), ou simplement une batterie de tutos écrits ou filmés, en montrant à quel point votre joujou est cool et/ou facile à utiliser, vous amènerez plus de gens à jeter un œil dessus. Et plus de gens l’utilisent, plus les développeurs sont motivés à le faire vivre, le corriger, le faire évoluer.
C’est ce que je fais actuellement en participant à la traduction française de Calamares, qui est le logiciel d’installation de la distribution Manjaro, mais pas que puisqu’il a été écrit pour être utilisable avec d’autres distributions. Et pour ça, ils passent par le service Transifex, qui est justement conçu pour faciliter le travail de traduction avec une interface claire.
Remonter les soucis et suggestions
Tout dépend du projet évidemment, mais si vous constatez des problèmes, il y a forcément un moyen de leur remonter pour que les développeurs le corrigent : devenez beta-tester ! C’est aussi valable pour les suggestions : une fonction marche, mais n’est pas pratique à utiliser, et vous pensez que ça serait plus simple et efficace en modifiant l’ergonomie, si vous avez la réponse, faites une suggestion, souvent, vous serez entendus !
Il faudra quand même faire attention à la forme. Simplement dire « ton truc c’est de la merde » sans plus de détails parce qu’on arrive pas à le faire fonctionner sur notre Frankenstein (genre un Windows pourri depuis 4 ans, sur du matériel importé depuis Singapour), ce n’est pas fait pour aider à la résolution de votre problème. Parfois, les développeurs indiquent sous quelle forme il faut leur communiquer le problème. Et n’hésitez pas à demander un coup de main à votre entourage ou à d’autres personnes que vous connaissez si vous avez du mal avec l’anglais, parce que c’est malheureusement une langue incontournable sur le Web.
Qu’est-ce que j’ai oublié ?
Je n’ai forcément pas fait le tour complet, parce que je me suis basé essentiellement sur l’exemple du logiciel libre, mais si par exemple vous voulez soutenir une chaine YouTube par exemple (parce que j’imagine que c’est pas sur Dailymotion que vous traînez), la contribution se fait surtout à base de pouce bleu et de partage sur les réseaux sociaux (et les commentaires quand ils sont constructifs). Donc si vous avez d’autres pistes de contribution que je n’ai pas évoqué ici, les commentaires sont là pour compléter le dossier 😉
J’ajouterai un moyen de participer qui peut mélanger plusieurs de ses façons de contribuer à un projet. Quand ce projet est porter par une association, adhérer à celle-ci permet de soutenir le projet financièrement. De plus, en tant que membre de l’association, il est possible de participer de toutes les autres manières actives que tu as cité. Autre avantage, une association normalement constituée permet à ses adhérents d’être « aux commandes » de ses projets et de ses actions. Que ce soit juste en les consultant ou en les invitant à voter sur les point importants. Cela va plus loin qu’une simple… Lire la suite »