Non, Internet n’est pas le diable, ne vous trompez pas de cible
J’écris ce billet en complément d’un partage d’article que j’ai fait sur Twitter, Parents, vous ne voyez pas les dangers pour vos enfants. Et ma cousine Noukapi me dit qu’on sent une peur d’Internet dans le texte. Et je lui explique qu’elle a tort. Donc je vais développer un peu, parce que Twitter, c’est pas top pour argumenter.
Je reconnais volontiers que l’article peut faire peur. Mais Il faut remettre un peu de contexte dans cet alarmisme. Dès que vous savez marcher, on commence à vous inculquer le fait de faire attention à énormément de choses, et encore on a de la chance en France, la situation de notre société est autrement plus envieuse que ceux sous la coupe de l’État Islamique. Nous vivons à une époque où personne ne sortira son épée de son fourreau pour vous trancher la tête parce que vous l’avez regardé de travers. Notamment parce que plus personne ne porte d’épée de nos jours. Nous avons fait en sorte de nous en passer. Bref je digresse, tout ça pour dire que l’apprentissage de la sureté se fait sur la longueur.
Hors, maintenant tout est immédiat avec Internet, et nous n’avons pas appris à grandir avec pour beaucoup d’entre nous, sans parler de ceux qui sont déjà grands parents et donc l’on vu naitre en même temps que les petits enfants. Il est donc « facile » de ne pas en voir tous les aspects, notamment si l’on est enfermé sur Facebook, qui à lui seul devrait faire fuir une quantité hallucinante de personnes si seulement elles pouvaient percevoir à quel point le réseau social peut être mauvais pour leur futur ou celui de leurs proches.
Oui, je j’ai déjà dit une paire de fois, Internet n’est pas le monde des bisounours. Pour une bonne et simple raison : ce n’est ni plus ni moins qu’une extension du monde physique, un outil, et parmi les algorithmes qui régissent de plus en plus de choses dans notre société, on retrouve les mêmes virus que dans ce monde : des êtres humains. C’est pourtant évident qu’il n’y a pas que les « gentils » qui ont accès à Internet, et donc eux aussi font ce qu’ils veulent du réseau. Ne pas vouloir reconnaître cette vérité, c’est un énorme problème que s’attelle à démontrer l’auteur de l’article.
Ce n’est donc au final pas Internet qui est montré du doigt, mais notre étrange capacité à dire « on voit pas, ça existe pas », comme on se fout de la misère des gens, jusqu’au jour où ces gens miséreux justement se retrouvent sous nos ponts. Comme je disais à ma cousine « quand on tue quelqu’un avec un couteau, on ne met pas le couteau au pilori, mais bien l’humain qui le tenait ». Pareil, il n’est pas « juste » de condamner l’outil révolutionnaire qu’est Internet (en ce sens qu’il a énormément restructuré notre société, au point que des entreprises ténors dans le domaine dépassent maintenant les riches pétroliers qui dominaient jusqu’à la fin des années 90), puisque justement ce n’est qu’un outil, et les problèmes qu’il pose au final sont causés par des humains.
Internet transforme notre société, c’est un fait. Cette transformation se fera nécessairement dans une certaine douleur, une partie de « l’ancien monde » devenant inutile, mais de nouveaux usages, pans de société la remplaçant de fait. Et les gens sont plus difficiles à transformer que les machines et les codes informatiques, à l’image de ces boulets de chauffeurs taxi qui préfèrent taper sur leurs futurs/ex clients plutôt que d’accepter d’évoluer face aux nouveaux usages.
Sur ce, je vous laisse, j’ai un court week-end et la semaine prochaine, je retourne à mon travail, faire en sorte que les sites web de mes clients soient toujours en ligne (ou le deviennent) pour que vous puissiez les consulter. Grâce à Internet.