Comment Logitech a ruiné mon achat d’une souris

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J’utilise depuis plusieurs mois maintenant une souris sans fil de base qui est normalement la composante d’un kit qui se compose aussi d’un clavier, kit acheté une trentaine d’euros pour le Raspberry Pi. Trois boutons, une molette, le récepteur rikiki Logitech unifying qui fait son taf, le tout reconnu par tous les systèmes jusqu’à Android (remember l’épisode tablette). J’ai voulu changer, notamment parce que la souris est vraiment petite pour mes mains, et ai jeté mon dévolu sur la Logitech M560 en version noire, qui elle aussi se trouve à une trentaine d’euros. Quelle erreur.

J’avoue, je suis entièrement à blâmer : je n’ai absolument pas vérifié comment la souris fonctionnait avant d’acheter, moi qui pensait que même les souris les plus évoluées respectaient certains standards quant à leurs boutons. Et donc, je n’ai pas regardé spécifiquement comment la souris se comportait sous Linux. Maintenant je ferais attention. Pourtant, j’aurais dû remonter dans mes souvenir de la MX1000 pour comprendre que je prenais un risque avec Logitech : à l’époque, la souris ne fonctionnait correctement avec mes différents jeux que si je N’installais PAS le pilote SetPoint de Logitech (contre-intuitif me direz vous, oui, mais c’est vrai quand même). Déjà donc le fabricant suisse jouaient avec mes nerfs, quand même ma Razer Deathadder fonctionne parfaitement avec ou sans son pilote dédié (moyennant quelques manques malgré tout, mais rien de grave).

Présentation

M560_black

Mais revenons donc à ce mulot : cinq boutons, une molette « débrayable » (diablement pratique au final, j’en reparlerais après), avec quatre directions, et un « Optimisée pour Windows 8 » qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille sur l’horreur que je m’apprêtais à vivre. La souris est plus grande que le micro-mulot que j’avais avant, le récepteur USB tout aussi discret (ce Logitech unifying, sans être d’une beauté à tomber, est très discret, sur un laptop c’est quand même agréable de pas voir un gros truc dépasser), et la souris est d’un poids raisonnable qui fait qu’on la sens glisser agréablement dans la main. Certes elle n’est faite que pour les droitiers, mais sa forme fait qu’on peut la tenir plusieurs heures sans ressentir de crampe dans les doigts.

Les boutons du Diable

Par contre, quand je commence à tester les boutons, ça devient une catastrophe. Le clic molette ne fait rien de plus que la passer en roue libre (ou inversement). Donc pas de bouton du milieu me semble-t-il. Quand j’essaie le bouton juste en dessous, non seulement ce n’est toujours pas un clic milieu, mais en plus, il ne fait pas toujours la même chose ! Les boutons latéraux censés prendre en charge les fonctions précédent et suivant d’une souris standard m’ouvrent le menu Whisker, ou carrément une fenêtre que je n’ai pas demandé. Mais que ce passe-t-il donc ?

Je me renseigne un peu, et effectivement, c’est une catastrophe :

  • Le bouton carré situé sous la molette envoie un signal différent une fois sur deux, une fois la combinaison de touches clavier Win+Alt+NumLock, une fois la touche 1 (oui, des touches clavier envoyées par une souris, vous avez bien lu);
  • Le bouton précédent, lui, annonce un Win+D;
  • Le bouton suivant lui se contente d’une touche « Win« , mais celle qu’on trouve à droite du de la barre d’espace. Vous ne la trouvez pas ? C’est normal, de nos jours elle disparaît souvent des claviers.

L’enfer sur Terre, résumé dans une souris à 30 €. On peste sur Apple qui ne fait que du propriétaire notamment en matière de connectique, mais là, on parle d’ergonomie de base d’une souris quand même. Enfin bref, même en suivant les recommandations de cette fiche du bugzilla Red Hat qui propose un contournement, on a toujours pas de clic molette/clic du milieu digne de ce nom (puisque le bouton situé en dessous n’est pas fiable). Donc j’ai lâché l’affaire, et ai repris mon micro-mulot.

Attendez le plus drôle, quand je l’ai branché sous Windows 8.1 au boulot, au final, c’était la même merde, mais j’ai enfin compris pourquoi : les boutons sont conçus pour pouvoir appeler toute la merde que Microsoft a ajouté à Windows 8, vous savez, l’interface neuneu pour tactile aussi mal branlée que les premières versions de code sources de Djerfy (désolé, fallait que je la fasse celle-là :P) : barre des charmes, switch sur écran d’accueil, en gros, du tactile à la souris quoi. Rien que cette dernière phrase prononcée chez le géant de Redmond aurait dû leur mettre la puce à l’oreille quant à la merde qu’ils allaient nous pondre. Et le tout toujours sans clic du milieu, pourtant diablement pratique pour manipuler ses onglets dans Firefox (et pas que, dans tous les navigateurs ou presque).

SetPoint

Au final, j’ai été contraint de me coller le SetPoint de Logitech, qui pèse la bagatelle de 80Mo à télécharger, et probablement plus à installer (avec agent résidant en mémoire, évidemment), et passer pratiquement une heure à redéfinir presque tous les boutons de la souris pour enfin avoir quelque chose d’utilisable en standard, avec le clic du milieu sur ce satané bouton carré. Bizarrement, il fonctionne à tous les coups, je soupçonne Logitech d’envoyer plus que deux combis de touches alternatives avec ce bouton, mais qu’on ne parvient pas à le détecter sous Linux en suivant les standards de communication USB pour les souris. J’ai du m’y reprendre plusieurs fois pour bien régler notamment les suivant/précédent. Une aberration en 2015, où n’importe quelle souris même à 5 euros avec 10 boutons est capable de fonctionner de manière propre sur tous les systèmes ou presque. Et pareil dans l’autre sens, les souris « gamer » à 30 boutons sont potentiellement utilisables correctement sans leurs pilotes, du moins sous Linux (il est possible que le pilote HID de Windows se limite à un certains nombre de boutons, je n’ai jamais vérifié).

Une molette étonnante, et très pratique

J’avais dit que je parlerais vite fait de cette molette particulière. Sa surface est revêtue d’un léger caoutchouc proposant une adhérence parfaite, et elle dispose d’une particularité : quand on clique dessus, elle se « débraie » et passe d’un mode cranté à un mode « libre ». La roulette étant en métal, la « lancer » fait qu’elle effectuera d’elle-même une quantité de tours, et le résultat est qu’on peut défiler à une vitesse astronomique dans des textes longs (pratique quand on affiche des logs énormes et qu’on cherche un motif sans savoir où il se trouve). Un clic permet de revenir au mode cranté, auquel on est plus souvent habitué. Avec la bonne sensibilité de l’optique, et la bonne prise en main, c’est à peu près son seul avantage.

Conclusion

Mon verdict sur cette souris est donc un peu étrange : La Logitech M560 est une bonne souris, tant qu’on la regarde et qu’on la tient en main, mais seulement jusqu’à ce qu’on essaie de s’en servir autrement que pour jouer au démineur (et ça va encore plus vite sans les drapeaux). Si vous êtes sous Windows, et êtes prêt à perdre du temps avec le logiciel de merde obligatoire pour redéfinir les boutons, alors elle pourrait très bien faire votre bonheur, surtout à ce tarif : 32€ pour ma part chez Boulanger.

Si vous êtes sous Linux, fuyez, pauvres fous ! Je ne considère pas comme normal qu’on soit obligé de bidouiller à ce point pour pouvoir utiliser un périphérique aussi basique qu’une souris (et encore, les bidouilles ne permettent pas d’avoir un clic milieu fonctionnel). Retour à la case départ donc, et si vous avez des idées sur une souris de grande taille, sans fil, avec un récepteur USB discret, hésitez pas à me les signaler dans les commentaires.

Je suis prévenu, mais du coup, la recherche du Saint Graal sera plus longue que prévu. Ou pas. Entre l’écriture initiale de ce billet et la finition, j’ai trouvé. Au tiers du prix. Comme quoi…

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Julien
Julien
14/08/2015 09:08

Et donc finalement, le graal que tu as trouvé est quel modèle ?

xorob0
xorob0
14/08/2015 18:21

Je voudrait juste dire à ceux qui lisent ce commentaire que toutes les souris de Logitech ne sont pas comme ça. j’en ai une qui marche vraiment bien, même sous linux directement sas driver ni rien. c’est la MX Everywhere (mais elle est un peu plus cher) Pour moi ses avatages sont : – Elle vas sur n’importe quelle surface, ça évite certains tracas – Elle fonctionne directement sous linux – Rechargeable en micro USB – Elle a également la molette debrayable, mais le bouton pour debrayer ce trouve à part (donc le clique milieu fonctionne correctement) – Elle a… Lire la suite »

Mr Xhark
03/09/2015 19:23

Un peu de lecture http://blogmotion.fr/pratique/clic-accidentel-perte-9448

de mon côté j’ai opté pour la M525, une autonomie de malade (je dois changer les piles une fois par an…)

Salva
Salva
02/10/2017 10:50
Répondre à  Mr Xhark

Version du logiciel: 6.67.83 Date de publication: Sep 08, 2015 ARGH l J’ai passé 20 minutes à reprogrammer les boutons. en fait le driver en francais a du etre mal traduit ou mal programmé car les boutons 3 et 4 correspondent aux actions gauche et droite de la molette (pour faire défiler les pages de gauche à droite par exemple), et les boutons 5 et 6 sont les deux boutons situés à gauche (pour faire Précédent et suivant par exemple). Quant au bouton 7 c’est bien celui situé a coté de la molette. OUF ! J’ai cru devenir dingue !… Lire la suite »