Démontage d’une Nintendo NES : voyage au coeur de la bête

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Un très bon ami a eu la gentillesse de me laisser photographier l’intervention nécessaire qu’il a dû pratiquer sur sa vénérable console de jeux afin de lui rendre un peu de stabilité malgré toutes ces années de service. En effet, sa fille joue régulièrement à cette console, et il serait dommage de lui retirer si la solution existe. Allez zou, voyage dans le temps.

La Nintendo Entertainment System est une console de la génération dite 8 Bits. Elle est sortie en 1985 par chez nous, et deux ans avant au Japon sous le nom de Famicom. C’est sur cette console que de nombreuses licences désormais incontournables sont apparues : Mario, Zelda, Metroïd… C’est sur cette console que Konami a créé le fameux Konami Code pour le portage de Gradius, un shoot’em up sorti en 1986 sur la console.

La version vendue en France proposait un chargement original des jeux, à l’horizontale, et qu’il fallait « clipser » : on enfonçait la cartouche qui était légèrement inclinée, on appuyait dessus jusqu’à un clic qui la maintient à l’horizontale. On appuie sur la même cartouche pour la refaire passer à l’inclinée et on la retire. À l’époque le chargement de la majorité des consoles concurrentes (et même les générations suivantes, jusqu’à l’apparition du CD) était vertical.

Toujours au top mamie :)

Toujours au top mamie 🙂

Le problème, c’est qu’avec les années, les mouvements répétés des cartouches dans le connecteur ont tendance à « écraser » les contacts, et si faux contact, pas de jeu, ou bugs graphiques, voire plantages. Fort heureusement ce connecteur est de conception relativement simple, et encore aujourd’hui on peut en trouver à bon prix pour le remplacer, il faut juste un peu d’huile de coude et un bon tournevis cruciforme.

On commence donc par retourner la console pour retirer les vis. Très bonne nouvelle, elles sont toutes identiques, ce qui n’est jamais gagné pour des produits qu’on veut si possible éviter de réparer (beaucoup d’ordinateurs fixes et portables sont de très mauvais exemples dans le domaine).

Une fois le capot supérieur retiré, on découvre des entrailles cachées par une protection en aluminium plutôt classique dans des produits électroniques :

nes03

Par chance, les vis qui le maintiennent en place sont certes différentes de celles du châssis, mais toutes identiques entre elles, ce qui n’est toujours pas une norme, je tiens à le rappeler. On a donc le logement de la cartouche « à poil » :

nes04On remarque encore quelques vis sur les bords de ce logement, qu’il faut évidemment retirer. On distingue déjà le fameux connecteur vieillissant qui va se voir remplacé. On soulève ensuite la carte mère, on débranche les connecteurs (manettes et alimentation), et on a donc notre carte mère toute nue :

nes07

Vous avez remarqué ? Ce gros « port » en bas de la carte mère était destiné à raccorder la console à d’autres matériels sous forme de « dock » (on venait littéralement brancher la console sur ces fameux matériels, parmi lesquels notamment un lecteur CD un lecteur de disquettes, merci RomAnOCrY). Il n’a jamais été exploité en Europe, seulement au Japon.

On remarque une autre chose, d’une simplicité étonnante pour l’époque : le connecteur pour la cartouche, en haut sur la photo, n’est pas soudé à la carte, mais simplement clipsé ! Voilà pourquoi il est aussi simple à changer. J’ai essayé de le prendre en photo, mais la lumière avait salement décliné, et mon téléphone est loin d’être une référence dans le domaine :

nes09

Bref, une fois remplacé, on remonte le tout dans l’ordre inverse de celui du démontage, à part un détail : avant de définitivement refermer la bête, on la teste :

Les tortues Ninja 2, jouable à deux s'il vous plaît.

Les tortues Ninja 2, jouable à deux s’il vous plaît.

 Et voilà, une console qui est repartie pour au moins vingt ans avec ce connecteur tout neuf. Certes les graphismes ont salement vieilli, le son est à peu près aussi insupportable qu’une « performance » de Blackem (si si, on saigne des oreilles dans les deux cas, je vous assure), mais les mécaniques de jeu, simples sans être simplistes, demandaient souvent une exigence que les développeurs de jeu semblent avoir abandonné pour une « casualisation » qui ôte ce troublant double sentiment de frustration-satisfaction d’avoir surmonté une difficulté dans un jeu. Et c’est bien dommage.

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RomAnOCrY
RomAnOCrY
30/03/2015 12:05

Tu es sur de toi pour le lecteur CD sur NES ?

Pour moi , c’est plus sur SuperNES (avec Sony) destiné a être appeler « SNES-CD », non ?

RomAnOCrY
RomAnOCrY
30/03/2015 12:34
Répondre à  Seboss666

De rien 🙂
Pour un peu plus d’info, ce fameux lecteur CD pour SuperNES, que Nintendo a refusé (par soucie de droit sur les licences) est devenu la PlayStation 🙂

Tizzal
Tizzal
31/03/2015 21:57
Répondre à  RomAnOCrY

Le port n’a pas été utilisé du tout sur Famicom pour la simple et bonne raison qu’il n’existait pas… Le lecteur de disquettes (FDS) se connectait sur le port cartouche…

Tizzal
Tizzal
02/04/2015 12:21
Répondre à  Seboss666

Il ne faut jamais croire Wikipedia fr quand il s’agit de consoles…